La myélopathie dégénérative

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La myélopathie dégénérative est une maladie héréditaire du chien-loup de Saarloos.
Elle est due à une dégénérescence des structures de la moelle épinière (axones et gaine de myéline) responsables de la conduite des impulsions nerveuses essentiellement dans la région thoraco lombaire.
Cette détérioration se traduit par une perte de coordination progressive de l’arrière train, accompagnée d’une faiblesse croissante ainsi qu’une incontinence.

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Symptômes

La myélopathie dégénérative du chien-loup de Saarloos évolue lentement et l’on peut, de prime abord, la confondre avec une dysplasie de la hanche.
Au départ on constate une faiblesse et un manque de coordination de l’arrière train. Souvent un côté est plus affecté que l’autre et le chien traîne une patte puis les 2.
L’état ne semble pas être douloureux, mais le fait de traîner les pattes entraîne une usure des ongles qui peut causer des problèmes infectieux. Pour éviter cela on peut lier les pattes ensembles et toujours observer une bonne hygiène des pattes.
Ces signes cliniques s’aggravent jusqu’à ce que le chien devienne incapable de marcher, habituellement de plusieurs mois à un an après que les premiers symptômes aient été constatés.
Au stade final, les organes vitaux sont eux aussi affectés.

Transmission

La myélopathie dégénérative du chien-loup de Saarloos est héréditaire suivant un mode autosomique récessif.
Cela veut dire  qu’un individu peut être libre de cette affection, affecté par cette maladie ou porteur-sain de cette maladie. Les individus porteurs de cette mutation peuvent transmettre le problème sans révéler de symptômes pour eux-mêmes.

Traitement

La myélopathie dégénérative du chien-loup de Saarloos n’a pas de traitement satisfaisant.
Cependant, certains pensent qu’un traitement associant une stimulation des muscles de l’arrière-train par l’exercice, et une administration par voie orale d’acides aminocaproïques ou d’huile d’onagre peuvent retarder l’évolution des signes.
Mais aucune étude n’a permis de le démontrer.

Dépistage

Le gène responsable de la myélopathie dégénérative a été identifié en juillet 2008. Les prélèvements salivaires peuvent être faits par un vétérinaire choisi par le propriétaire du chien. Ils seront impérativement réalisés et authentifiés par ce vétérinaire, sur des animaux identifiés (transpondeur ou tatouage). Il existe un test de dépistage réalisable dans un laboratoire (Antagène, Laboklin, SCC, etc) par prélèvement salivaire.

Résultat

Un animal peut-être libre (non porteur): il a donc 2 allèles sains. En élevage, cet animal ne sera jamais malade. Il ne transmettra pas le problème au sein de la race.
Un animal peut être porteur-sain : il a 1 seul allèle défectueux. Il ne sera jamais malade mais en élevage, il transmettra cet allèle défectueux à un certain nombre de ses descendants..
Un animal peut-être malade (génétiquement, même s’il n’a pas encore développé les signes de la maladie) : il a 2 allèles défectueux. Si on l’utilise en élevage, tous ses descendants recevront 1 allèle défectueux.

Recommandations d’élevage

Mode de transmission des mutations génétiques autosomiques récessives.
  1. L’accouplement de 2 chiens non-porteurs produit 100% de chiens non-porteurs qui ne développeront pas la maladie et ne transmettront pas la copie de l’allèle défectueux responsable de la maladie.
  2. L’accouplement d’un chien non-porteur et d’un chien porteur-sain produit 50% de chiens non-porteurs et 50% de chiens porteurs-sains. Aucun ne développera la maladie mais ce type de mariage continue de propager la copie de l’allèle défectueux, car les chiots non-porteurs transmettront leur allèle défectueux.
  3. L’accouplement de deux chiens porteurs-sains produit :
    • 25% de chiens non-porteurs qui ne développeront pas la maladie ni ne transmettront l’anomalie.
    • 50% de chiens porteurs-sains qui ne développeront pas la maladie mais transmettront l’allèle défectueux.
    • 25% de chiens qui seront atteints et développeront la maladie.
  4. L’accouplement d’un chien non-porteur avec un chien atteint produit 100% de chiens porteurs-sains qui ne seront pas malades mais qui continueront de transmettre l’allèle défectueux.
  5. L’accouplement d’un chien porteur-sain avec un chien atteint produit:
    • 50% de chiens porteurs-sains qui ne développeront pas la maladie mais transmettront leur allèle défectueux.
    • 50% de chiens qui seront atteints et développeront la maladie.
  6. L’accouplement de 2 chiens atteints (même s’ils n’ont pas encore développé des signes de la maladie) produit 100% de chiens qui développeront la maladie. 

Remarques importantes

Pour la myélopathie dégénérative du chien-loup de Saarloos comme pour toutes les maladies autosomiques récessives, le statut de chaque parent a de l’importance (non lié au sexe dans le cas présent).
Il est très fortement déconseillé de mettre à la reproduction un chien malade mais par contre, il est possible de faire reproduire un porteur-sain, à la condition expresse de le marier à un chien non-porteur. Tous leurs chiots devront être testés par l’éleveur car 50% d’entre eux porteront l’allèle défectueux et continueront à le transmettre à leur descendance.

La population du chien-loup de Saarloos étant très petite, il ne faut pas écarter les porteurs-sains de la reproduction sous peine de réduire davantage les choix de combinaisons. Les conséquences seraient une diminution de la variabilité génétique déjà limitée ainsi qu’une augmentation de la consanguinité déjà élevée.
Le vortex d’extinction n’est jamais très loin chez le chien-loup de Saarloos.


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