L’influence de la lumière sur la mise bas des chiennes et sur l’anxiété des chiots

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L’influence de la lumière sur la mise bas et sur l’anxiété des chiots est un sujet de discussion important.
Les louves dans la nature mettent bas dans leur tanière à l’abri de la lumière.
Les louveteaux restent dans leur tanière et n’en sortent que lorsqu’ils marchent
.
Ils voient et entendent une vingtaine de jours plus tard.
Les mêmes observations peuvent-être faites sur toutes les espèces de canidés canis lupus, chiens compris
; et pourtant l’homme a décidé de bouleverser totalement cet ordre des choses établi il y a des millénaires.
Mise bas en pleine lumière, lampe infrarouge, manipulations régulières des chiots dès la naissance, non respect des cycles naturels du jour et de la nuit sont devenus des protocoles standards chez les éleveurs.

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La mortalité néonatale chez les chiots

La mortalité néonatale est un problème important chez les chiens. Elle est due en grande partie à une dystocie qui entraîne une inertie utérine.

La force et la fréquence des contractions ne sont plus suffisantes pour pouvoir expulser le chiot. Le travail de la chienne se prolonge et les chiots manquent d’oxygène avant la naissance et meurent d’asphyxie in utéro.

Certains chiots naissent vivants mais leur état physiologique est compromis en raison de l’hypoxie subie pendant la mise bas. Ils peuvent mourir dans les jours ou les semaines qui suivent la naissance. Pour la plupart des races, la mortalité des chiots est élevée (Gill MA, 2001)

L’inertie utérine

La mortalité néonatale des chiots est souvent attribuée à l’inertie utérine bien que cette dernière n’ait pas été encore clairement expliquée. En effet, la fatigue utérine, l’étirement excessif du muscle utérin et des niveaux inadéquats d’ocytocine sont généralement les principales causes évoquées par la médecine vétérinaire pour tenter d’expliquer l’inertie utérine.

La cause de l’inertie utérine reste indéterminée ; il n’existe aucune procédure recommandée pour prévenir les taux élevés de mortalité néonatale chez le chiot.

Il est donc difficile de la prévenir et le nombre considérable de décès de chiots parfaitement formés mais qui ne survivent pas à leur première semaine continue de s’accumuler (Tonnessen et al 2012).

Les fréquences de recours aux césariennes sont anormalement élevées chez le chien. Certaines races sont plus prédisposées que d’autres à la césarienne , notamment du fait de leur morphologie.

Cependant, l’acte chirurgical est devenu courant au lieu d’être l’exception. Certaines chiennes ne mettant bas uniquement que par césarienne.

La lumière et la parturition des femmes

De plus en plus de témoignages et d’études scientifiques démontrent que les contractions diminuent lorsqu’une source lumineuse est allumée et elles reprennent lorsque l’obscurité est rétablie.

Ce phénomène est si efficace qu’il existe un dispositif médical breveté. Il permet de prévenir les naissances prématurées en supprimant les contractions utérines à l’aide de la lumière (Olcese J, 2015). Le brevet d’invention de ce dispositif médical précise que la mélatonine joue un rôle dans la stimulation des contractions utérines. L’exposition des femmes enceintes à la lumière pendant les heures nocturnes diminue leur taux de mélatonine endogène. Cette dernière permet de réguler les contractions utérines nocturnes.

Deux résultats représentatifs des contractions utérines (diagrammes A et B) pendant les heures de 19h à 7h du matin sous une lumière faible. Les flèches indiquent l’heure à laquelle les participantes ont été exposées à une source lumineuse à spectre complet de 10 000 lux à 1 m des yeux pendant 60 minutes. Les données du panneau C sont des résultats composites de 5 femmes démontrant une suppression significative (45%) de la mélatonine plasmatique pendant l’heure d’exposition à la lumière. (Olcese J, 2015)

Des témoignages de plus en plus nombreux viennent accréditer l’impact que la lumière peut avoir sur l’accouchement.

Source : Brut

L’influence de la lumière sur la mise bas des chiennes

Il est logique que la physiologie du chien soit conçue pour mettre bas dans l’obscurité. Les louves et les chiennes vivant en liberté mettent bas dans des tanières souterraines, où elles restent pendant plusieurs semaines. Nos chiennes domestiques recherchent des endroits sombres à l’approche de la mise bas. Sous un lit, dans un placard ou derrière un meuble. Nous supposons qu’elles recherchent un endroit protégé, calme et douillet, et c’est peut-être vrai. Mais le principal attrait pour la chienne est peut être l’obscurité.

Néanmoins, les chiennes qui mettent bas dans la maison disposent généralement d’une caisse de mise bas. Celle-ci est située dans un endroit facile à surveiller pour l’éleveur ; une chambre à coucher, une salle familiale ou même sous une fenêtre. Comme les éleveurs supervisent et assistent généralement la mise bas, l’éclairage doit être suffisant pour que l’éleveur puisse voir.

Tout comme pour les femmes, il existe une théorie selon laquelle la lumière ambiante diminuerait la production de mélotanonine endogène, entraînant avec elle, une diminution de la production d’ocytocine.

Dans l’obscurité, la production de mélatonine endogène augmente, entraînant avec elle la production d’ocytocine qui va jouer un rôle important dans l’ouverture du col de l’utérus et sur l’efficacité des contractions. L’ocytocine entraîne une autre hormone, l’endorphine, qui est de la morphine endogène qui apaise.

Ce principe reste à confirmer et aujourd’hui, aucune étude scientifique ne le démontre clairement par l’élaboration d’une théorie scientifique.

Mais si elle est corroborée par la science, cela expliquerait pourquoi les chiennes doivent compenser par de fortes contractions abdominales pour mettre bas leurs chiots dans un environnement lumineux. Il en résulte un travail inefficace et prolongé. Les longs intervalles entre les naissances augmentent considérablement le risque de chiots mort-nés (Cornelius et al 2019).

La conséquence involontaire de la façon dont les éleveurs travaillent pour la mise bas des chiots est que les difficultés rencontrées pendant le travail de la chienne qui motivent une surveillance étroite de leur part, sont en fait causées par cette même surveillance ; parce qu’elle nécessite une lumière ambiante pour que l’éleveur puisse voir !

Les meilleures intentions du monde ont pour effet de rendre la mise bas beaucoup plus difficile.

Nous devons donner à la chienne l’accès aux conditions que son instinct lui indique comme étant les plus propices à la mise bas et à l’élevage de ses chiots, plutôt qu’à celles qui nous conviennent. La physiologie des chiens et de nombreux autres mammifères est conçue pour mettre bas dans l’obscurité. Les chiens sont tout à fait capables d’assurer leur reproduction si on les laisse tranquille. Nous devrions avoir moins de complications et beaucoup plus de succès avec une stratégie simple : donner à la chienne ce dont elle a besoin (l’obscurité et le calme) et la laisser faire.

C’est ce que font couramment les gardiens d’animaux de zoo, qui prennent soigneusement en compte la biologie et l’histoire naturelle d’un animal dans son milieu naturel pour concevoir son habitat en captivité. Le personnel supervise par vidéo et intervient si nécessaire, mais, le plus souvent, la naissance se déroule sans complication ni intervention.

Ma première mise bas dans le noir

Pour l’occasion, ma chambre dans laquelle se passe toutes les mises bas a été réaménagée. Afin que l’expérience soit la moins polluée possible par l’environnement, du papier aluminium a été mis sur les fenêtres pour une obscurité totale car les volets même fermés laissent toujours passer un petit peu de lumière.

Un drap est venu également combler l’espace sous la porte d’entrée pour ne pas que la lumière puisse pénétrer dans la chambre. Toutes les sources lumineuses artificielles ont été également enlevées (réveil, recharges d’appareils mobiles, triplettes électriques avec bouton lumineux etc…).

La caisse de mise bas a également été modifiée ; deux caméras à vision nocturne ont été disposées afin de surveiller le bon déroulement de la mise bas.
La traditionnelle lampe chauffante à infrarouge a été bannie et remplacée par un coussin chauffant (qui n’a finalement été que très peu utilisé par les chiots, préférant la chaleur corporelle de leur mère).
Une toile noire occultante a été tendue sur le dessus de la caisse de mise bas afin de créer une tanière et un rabat supplémentaire tombait sur l’entrée afin de laisser la chienne sortir et rentrer facilement.

Pour une fois, je n’avais pas fait de radiographie pour connaître le nombre de chiots présents dans le ventre de la maman. Je me suis dit que si j’avais choisi d’opter pour une mise bas la plus naturelle possible, alors il était inutile d’infliger des rayons X aux fœtus pour une simple radio de confort…

En résumé, cette mise bas a été extraordinaire ! Je ne me vois pas revenir en arrière et dorénavant, la mise bas dans l’obscurité sera mon nouveau protocole pour mettre au monde les futurs chiots Khalibisnya Maginwulf.

Exemple d’une contraction normale : on voit une légère ondulation due à la contraction utérine.
Le chiot sort sans effort.

Le déroulement de la mise bas a été décrite dans mon article sur la portée 2023.
Je vous laisse vous y référer pour plus de détails.

L’influence de la lumière sur l’anxiété des chiots

le soleil

Le chien fait parti des espèces nidicoles à la naissance. En effet, son développement anatomique à la naissance, et en particulier, nerveux et sensorimoteur, n’est pas achevé.
Par conséquent, un chiot nouveau-né devrait être considéré comme un prématuré.

Ses paupières sont soudées.
Son canal auditif externe n’est pas creusé.
Ses éliminations urinaires et fécales (réflexe périnéal) sont dépendantes de sa mère.
Son néocortex et sa moelle épinière (développement du système nerveux du chiot) sont en formation à la naissance comme pour toutes les espèces nidicoles.
Son sommeil paradoxal est très développé.
Il ne saura marcher qu’après une quinzaine de jours. D’ici-là, sa compétence motrice se limite à la reptation.
Mais son odorat est fonctionnel et lui permet de sentir la chaleur corporelle de sa mère et l’odeur du lait pour aller aux mamelles.

Les choses sont bien différentes avec d’autres mamifères qui naissent parfaitement opérationnels dès la naissance (espèces nidifuges).
Poulains, veaux, chevreaux, lionceaux, girafons etc. ont tous leurs sens éveillés dès leur venue au monde. Mais pas le chiot, ni aucune espèce de canidés canis lupus d’ailleurs… Ses terminaisons nerveuses sont toujours en construction. Il a besoin de calme. Il a besoin de sa mère et non d’être stimulé aussi précocement comme la majorité des éleveurs ont l’habitude de le faire (même s’ils pensent bien faire). Photographié sous tous ses angles à la lumière dès ses premiers jours de vie, manipulé avec des stimulations neurologiques précoces (ENS – Puppy Culture etc.)…

Tout ceci devrait être proscrit durant ses 15 premiers jours de vie. Là aussi, ce que l’éleveur pense être le mieux est en complète contradiction avec les besoins physiologiques du chiot.

A propos de l’ENS (et autres programmes Puppy Culture dérivés)

Puppy culture

L’information originale a été publiée par Carmelo Battaglia, (doctorat en sociologie et criminologie…). Il ne disposait d’aucune donnée, seulement des hypothèses et de vagues affirmations sur l’existence d’effets. Les premières études étaient équivoques mais les études menées au cours des dix dernières années n’ont pas permis de trouver des différences pouvant être imputées à la stimulation neurologique précoce. Au contraire, dans une récente étude intitulée « l’effet de la stimulation neurologique précoce sur le bien-être des chiots dans les élevages » le résultat est très clair : l’étude ne confirme pas les avantages en termes de bien-être de l’application des exercices ENS aux chiots…
De plus, il n’existe aucune formation officielle sur la manière d’exercer ces manipulations, aucun diplôme. Chacun pratique le puppy culture comme il le sent au final. L’ENS pratiqué aussi tôt dans les premiers jours de vie d’un chiot est en fait davantage un argument commercial et de communication de l’éleveur auprès des futurs adoptants qu’une réelle avancée dans le parcours de socialisation du chiot…

Après la mise bas

Exemple de vue caméra qui me permettait de voir les chiots et la maman dans l’obscurité

Les volets des fenêtres de la chambre ont été mis en mode persienne sur le premier tiers de leur hauteur de manière à ce que la lumière du jour n’entre à peine dans la pièce en journée. Il y faisait très sombre comme pour simuler l’ambiance lumineuse d’une tanière. La nuit, il était interdit d’allumer les lumières dans la chambre afin de respecter le cycle naturel lumineux d’une journée complète. Les chiots n’ont pas été manipulés hormis pour le changement quotidien des tapis de sol de la caisse de mise bas ; les chiots étaient transférés de la caisse de mise à bas à un panier recouvert d’une serviette de bain en passant très rapidement par la balance les premiers jours pour s’assurer de la prise correcte de poids et toujours dans la pénombre. Je ne voyais les chiots que par l’intermédiaire des caméras placées autour de la caisse de mise bas.

Les résultats obtenus

Premier contact. Je découvre pour la première fois en pleine lumière mes chiots à leur 15ème jour

Je me souviens parfaitement la première fois que j’ai ouvert complètement les volets dans la pièce et que j’ai pris le premier chiot. Il était d’un calme assez déconcertant. Il avait les yeux ouverts et m’observait longuement. Je pouvais le mettre dans toutes les positions possibles, il se laissait entièrement faire. Et là je me suis dit : waouh ! qu’est-ce qu’ils sont calmes ! Ils nous voient pour la première fois, découvrent l’environnement de leur caisse de mise bas pour la première fois et ils sont d’un calme !!!

chiots chien-loup de saarloos

Par contre, je me souviens avoir noté un hyper attachement plus important de la maman envers ses chiots par rapport à d’habitude. Millesys avait énormément de mal à accepter de nous voir prendre les chiots. Les toutes premières fois ont même été assez pénibles pour elle.

Par la suite, ça n’a été que du bonheur avec cette portée. Aucun stress, très observateurs, ils ont été très différents dans leur comportement et leur apprentissage par rapport à mes autres précédentes portées.

Lorsque la maman est proche de la caisse de mise bas, les chiots ne sont pas hystériques et ne donnent pas de la voix. Ils sont calmes.

Le moment de la gamelle a toujours été difficile ici. Que ce soit dans une gamelle commune ou dans des gamelles séparées, l’excitation et la compétition faisait de ces petites boules de poils de vrais piranhas ! Rien de cela avec cette portée. Pas d’excitation incontrôlable, pas d’esprit de compétition à celui qui en mangera le plus. J’ai même pû laisser dans leur parc, une gamelle en distribution libre sans aucun problème !

Les chiots grandissent, ils sont maintenant dans un enclos dans mon salon. Les manipulations restent toujours aussi faciles.

L’interaction avec des personnes qu’ils ne connaissent pas est spontanée, naturelle et joviale.

L’apprentissage de la laisse a toujours été un moment un peu cacophonique avec les portées précédentes. Les laisses se mélangent, les chiots ne comprennent pas pourquoi ils sont attachés à une laisse. Ils tirent dans tous les sens etc. Avec cette portée, ils observent, analysent la situation et ont marché immédiatement en laisse comme s’ils l’avaient déjà fait !

La voiture n’a jamais été aussi facile !

Ma vétérinaire, habituée à suivre tous mes chiots, a elle aussi clairement reconnu que ces chiots étaient différents des autres. Absence totale d’anxiété, beaucoup plus dans l’observation et très faciles aux manipulations.

Pour autant, un Saarloos demeure un Saarloos et laisser les chiots dans l’obscurité pendant 15 jours sans manipulations ne fait pas d’eux des labradors pour la vie…

En fonction des individus, et à partir de la 8ème-9ème semaine, j’ai pu observé que certains commençaient à avoir de la réserve face à certaines situations. Pour reprendre l’exemple de la voiture, alors qu’aucun des chiots n’étaient malades, 2 chiots ont commencé à baver. Pour l’un, cela s’est cantonné à un petit filet de bave mais pour l’autre, elle est devenue malade en voiture.
La réserve typique du Saarloos refait surface. De manière plus prononcé chez certains et d’autres restent tout aussi zen qu’au départ.

La phase d’obscurité ne change pas le caractère d’une race. Cependant, je pense qu’elle permet une meilleure adaptabilité au monde qui entoure le chiot, une meilleure observation pour un meilleur apprentissage. Par la suite, la variation allélique inhérente au caractère de chaque race ainsi que l’impact de l’environnement font leur oeuvre.

Les retours des adoptants

Mais ce qui m’a intéressé dans cette expérience, c’était l’impact qu’elle pourrait avoir auprès des adoptants des chiots. Ont-ils noté quelque chose de différent ? Comment trouvent-ils leurs chiots ? Plutôt faciles ou compliqués à vivre ?
Les adoptants de cette portée présente l’avantage d’avoir un profil très hétérogène.

Des profils donc très différents, parfaits pour avoir un retour d’expérience le plus large possible !

Jordane et Léa, propriétaires de Khalibisnya Maginwulf Uraya (dite Ulya)

Le profil de Jordane et de sa compagne Léa est intéressant dans l’analyse des retours d’adoptants puisqu’Ulya est le premier chien de ce jeune couple.

Anaïs et Jérémy, propriétaires de Khalibisnya Maginwulf Ulk (dit Hadès)

Première expérience Saarlosienne également pour Anaïs et son mari Jeremy.
Hadès cohabite avec un chat.

Marina et Daniel, propriétaires de Khalibisnya Maginwulf Usule

Le témoignage de Daniel est intéressant de part son métier de maître chien. Le Saarloos est pour lui une découverte par rapport à une longue expérience passée auprès de beaucoup d’autres races de chiens. Marina n’a jamais eu de chiots

Dirk et sa fille Sophia, propriétaires de Khalibisnya Maginwulf Un Cheveyo Takoda (dit Koda)

Dirk est le propriétaire de Faolan Yuma Una Neshoba, le papa des chiots.
Le retour de Dirk est intéressant puisqu’il a déjà l’expérience du chien-loup de Saarloos au travers de Yuma. Mais Yuma n’est pas un Saarloos comme les autres… En effet, Yuma a un caractère atypique pour la race car il ne possède aucune réserve. Lorsque je parle de lui, je l’appelle affectueusement le gros chat.

Sébastien et Anne, propriétaires de Khalibisnya Maginwulf U’Soku (dite Soku)

Le retour d’expérience de Sébastien est très intéressant car il a l’habitude des chiens-loups de Saarloos depuis près de 20 ans. Soku est son 4ème chien-loup de Saarloos et le deuxième qu’il prend de chez moi. Il nous donne son point de vue en tant que propriétaire et connaisseur de la race tout en sachant que Sébastien et son épouse Anne sont tous les deux vétérinaires de métier.

Carmen et Wilfried, propriétaires de Khalibisnya Maginwulf Une Neytiri (dite Tiri)

Le retour d’expérience de Carmen Tischler est d’autant plus intéressant qu’elle est elle-même éleveuse de chiens-loups de Saarloos depuis près de 20 ans. Son élévage se situe en Allemagne, sous l’affixe Una Neshoba. Elle est également l’éleveuse du papa des chiots, Yuma.

Conclusion

J’ai beaucoup appris depuis ma première portée en 2016, j’apprends toujours et je continue d’apprendre.

J’ai beaucoup hésité à engager ma responsabilité dans une telle expérience. Jusqu’au dernier moment, j’ai eu des doutes sur le fait d’avoir bien fait de choisir Millesys comme « cobaye ». En effet, il faut savoir que Millesys a toujours été très compliquée pour ses mises bas ; la plupart du temps, elle allait et venait dans le jardin pour expulser ses chiots en position de défécation, avec beaucoup d’anxiété sur toute la durée de la mise bas et beaucoup de demandes d’attention de ma part.
Quant à sa précédente portée, elle avait fini en césarienne…

Mais finalement, le déroulement de la mise bas dans le noir de Millesys est pour moi sans appel : c’est la bonne manière de procéder pour un éleveur pour les mises bas de ses chiennes. Dans le noir, dans le calme et sans présence de l’éleveur (si ce n’est qu’au travers d’une supervision distante par caméra interposée juste dans le cas où).
Ce sera dorénavant mon protocole de mise bas pour les prochaines portées.

Est-ce que la lumière affecte les chiots nouveaux-nés ?
Est-ce que de laisser les chiots dans l’obscurité sans manipulations pendant 15 jours avec pour seule compagnie leur mère a été une expérience positive ?
Oui ! Sans aucun doute.
Est-ce que cette expérience a permis d’avoir des Saarloos plus équilibrés ?
Difficile à dire… Quelle est la part de la génétique de celle de l’obscurité ?

Une chose est sûre : en tant qu’éleveur très attaché à la santé des chiots et à leur bien-être, je recommencerai l’expérience sans aucune hésitation avec les prochaines portées.


A lire également

Sources

La revue Sage-Femme, Volume 16 Issue 5 : Influence de la lumière sur le processus de parturition humaine
https://doi.org/10.1016/j.sagf.2017.06.003

Olcese J, 2015. L’utilisation de la lumière pour réguler les contractions utérines. Brevet US No US 8,992,589.
https://khalibisnya.com/wp-content/uploads/2024/04/Brevet-dispositif-medical.pdf

Gill MA, 2001. Mortalité périnatale et néonatale tardive chez le chien. Thèse de doctorat, Université de Sydney.
https://khalibisnya.com/wp-content/uploads/2024/04/Marie-Anne-Gill-Puppies-mortality.pdf

Tonnessen R, et al. 2012. Mortalité périnatale canine : un groupe d’étude sur 224 races de chiens. Theriogenology 77: 1788-1801
https://doi.org/10.1016/j.theriogenology.2011.12.02

Cornelius et al 2019. Identification des facteurs de risque de dystocie canine et de mortinatalité
https://doi.org/10.1016/j.theriogenology.2019.02.009

L’effet de la stimulation neurologique précoce sur le bien-être des chiots dans les élevages commerciaux.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9818019/

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